Nathanaël Desjardins – D’âMeS en matières

Il faut imaginer le geste : une main qui traduit une merveilleuse retenue, qui plonge dans la couleur comme on plonge dans une mémoire. Chez Nathanaël Desjardins, on ne peint pas pour raconter, on peint pour souligner ce qui est silence. On peint pour comprendre ce que le corps respire, ce que l’esprit expire et cela sans mots, sa peinture se dissimule dans ces interstices entre le trait et le tableau.

Il y a, sur ses toiles, des femmes qui ne sourient pas. Elles regardent. Elles observent. Leurs visages et leurs postures traduisent des instants en suspend, moment de forces, d’interrogations et d’espoirs.

Nathanaël est une autodidacte : une sauvage de l’art, une chercheuse de textures, une alchimiste qui ne demande aucune permission pour oser. Elle alterne pinceau et spatule, douceur et aridité, caresse et tension. L’acrylique devient cet outil qui lui permet d’épurer, qui donne toute la place à l’émotion, comme un silence qui en dit long…

Elle le dit elle-même :

« En épurant les traits, je laisse place au mouvement, à la posture. En dénudant leur environnement, je construis en relief l’immensité abstraite de leurs émotions empreintes de force et de sensibilité. »

Et tout est là. Dans cette tension entre dépouillement et surgissement, entre le rien et le trop. Une esthétique du vertige, un art de la retenue qui déborde.

Mais ce n’est pas qu’une affaire de forme : c’est une étude des D’âMeS. Une descente lente et sensuelle dans les cavernes du féminin — pas le féminin décoratif, pas le féminin idéalisé, mais celui qui survit, qui se relève, qui aime, qui plie sans casser.

À chaque coup de brosse, Nathanaël tente une réponse à cette question ancienne et urgente : comment habite-t-on son corps quand on porte l’Histoire, les attentes, les luttes, les beautés de ce monde ?
Et sa réponse est une ode — à l’être, à la présence, à la résilience. Un cri doux. Une gifle tendre. Une offrande jamais prise.

Ses tableaux ne décorent pas les murs : ils vous habitent. Ils collent au plexus, à la gorge. Ils nous rappellent que la fragilité est une force, et que derrière chaque posture figée peut jaillir l’élan de vivre.

Exposition Emergence de la Municipalité de Morin-Heights Municipality

Chalet Bellevue, 27, rue Bellevue, Morin-Heights

Durée : 4 jours

Public  · Tout le monde

La Municipalité de Morin-Heights présente une exposition proposée et organisée par deux artistes locales, Mesdames Audrey Bourbonnais et Sophie Chatagneau (ateliers Dit-Vers-Ti arts), qui ont invité une vingtaine d’artistes de la région à exposer avec elles.

L’objectif de cette exposition est de mettre en lumière une diversité de styles et de techniques, révélant la riche créativité d’artistes de la région encore peu exposés. L’événement vise à encourager le dialogue entre les artistes et les visiteurs, tout en créant un espace propice à l’inspiration et à l’échange.

Venez découvrir ces artistes prometteurs en exposition dans la grande salle du Chalet Bellevue du 5 au 8 juin. Le vernissage aura lieu le vendredi 6 juin, de 17h à 19h. Bienvenue à tous!

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Audrey Bourbonnais, matière et transformations

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