Upton, Montérégie. Son atelier est un refuge, un havre ouvert sur la rivière Noire qui serpente, indifférente aux drames humains. Là, au fil des jours, l’artiste observe, capte, transcrit. L’amour ? Il n’est pas cette évidence criarde des vitrines rouges et des boîtes de chocolats bon marché. Il est la patience d’un cardinal attendant le retour de sa compagne. Il est la fidélité obstinée des grands hérons, il est ce souffle fragile et têtu qui fait renaître chaque printemps une prairie endormie par l’hiver.

Les cartes qu’elle imagine ne se contentent pas de mots doux. Elles murmurent, elles évoquent, elles s’infiltrent. Elles offrent autre chose qu’un vœu éphémère : une présence. En les tenant entre les doigts, on sent la beauté d’un monde qui refuse de disparaître.

Ses encres, posées sur bristol ou sur toile, ne tracent pas seulement des silhouettes d’oiseaux ou des courbes végétales : elles disent le fragile équilibre du vivant, l’amour comme un souffle suspendu, toujours à un battement d’aile de l’éphémère.